Les 35 h dans la Fonction publique hospitalière : la vérité

La vérité, c’est que la Fonction publique hospitalière (FPH) ne vit pas dans le monde du travail. Tout se passe comme si seule la FPH avait mis en place les 35 h et comme si elle était seule aujourd’hui à en subir les conséquences. Tout se passe comme si les autres secteurs d’activité, y compris dans le secteur sanitaire, n’avaient pas eu, eux aussi, à faire face aux comptes épargne-temps, aux heures supplémentaires, aux jours RTT.

Faisant fi des alertes continuelles des organisations syndicales sur ces carences organisationnelles, comme toujours, la FPH, par son absence totale de gestion et d’anticipation, plonge les établissements dans le marasme. De circulaire en circulaire, de décret en décret, tout s’applique en théorie. En réalité, rien ne se réfléchit, rien ne s’anticipe, rien ne se gère.
Négociée dans les branches, l’ARTT a fait partout l’objet de cadrages indispensables à sa mise en place, opposables à l’organisation du travail.
Dans la FPH, ce sont des millions d’heures, des milliers de jours qui s’accumulent sans contrôle, sans respect des textes. Une attitude empirique, une spirale infernale, un laisser-faire scandaleux qui contribue à rendre la réduction du temps de travail responsable de tout à l’hôpital. Un arbre qui cache une forêt : une forêt de vérités sur l’irresponsabilité, de vérités sur l’incapacité à anticiper et à gérer ce que tous les autres anticipent et gèrent depuis 10 ans, de vérités sur certains petits malins qui profitent d’un système qui s’emballe et pleurent aujourd’hui la récupération de jours travaillés hors de l’hôpital.
56 400 agents non-médicaux se sont exprimés dans l’enquête CFDT Santé-Sociaux sur leurs conditions de travail préoccupantes. Ils continuent à faire tourner les établissements dans des conditions de travail inacceptables. La FPH les poussera-t-elle à bout ?