Livre vert sur la jeunesse, la balle dans le camp du gouvernement


Il aura fallu 42 réunions et plus de 170 heures de concertation sur un peu moins de quatre mois pour que l’ensemble des participants aux travaux de la commission Hirsch sur la politique de la jeunesse (près de 40 organisations, syndicales, associatives, territoriales…) se retrouvent autour de 57 propositions. Toutes ces organisations – la CFDT la première – ne s’approprient pas l’ensemble de ces préconisations. Certaines d’entre elles font encore débat comme celle des ressources : Doit-on élargir le RSA complément de revenus aux jeunes de moins de 25 ans qui ont un emploi précaire, comme le défend la CFDT ? Faut-il privilégier une dotation librement utilisable par un jeune ou un dispositif d’allocation afin de l’aider dans la recherche de son premier emploi ou pour financer ses études ? D’autres mesures font en revanche l’unanimité comme la valorisation de l’apprentissage ou la fin des stages hors cursus.

Mais, après tout, quoi de plus normal qu’un consensus ne soit pas forcément trouvé quand on se retrouve aussi nombreux autour d’une table ?

Quoi qu’il en soit, nous sommes persuadés que l’ensemble de ces propositions forment le socle d’une politique volontariste en direction de la jeunesse qui pourrait à terme faire l’objet d’un large consensus. La vraie réussite de cette concertation est d’avoir placé sous les feux de l’actualité la question des jeunes, de tous les jeunes quelle que soit leur situation : étudiants, chômeurs, salariés précaires…

Notre société lègue et va léguer encore ses dettes à sa jeunesse d’aujourd’hui. Cette situation est intolérable. La moindre des choses est d’honorer cette dette à leur égard aujourd’hui et de leur permettre de trouver sans délai leur place sans passer par la case du “ bizutage social ” que représentent les emplois précaires, stages… que dénonce la CFDT. C’est d’autant plus urgent en temps de crise.

Il appartient maintenant au gouvernement de dire très rapidement quelles suites il entend donner au Livre vert produit par la commission Hirsch. Et quelle politique structurelle il entend mener et avec quels moyens.

Sinon, le plan d’urgence annoncé par le Président de la République risque bien de n’être qu’un énième plan qui ira reposer au Panthéon des occasions manquées et rejoindra ainsi le cimetière des mesures sans perspectives qui jalonnent trente ans d’échecs des politiques en direction des jeunes. Depuis le Pacte pour l’emploi de Raymond Barre en 1977 se sont ainsi succédé avec le succès que l’on sait, TUC, CIP… et CPE !

Ne pas donner suite aux travaux de la commission serait considéré comme une provocation en direction de la jeunesse. En rester là serait prendre un nouveau risque pour la cohésion sociale de notre pays.

Hervé Garnier, secrétaire national

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