Fins de droits, l’État doit prendre ses responsabilités


Laurent Berger, secrétaire national, revient sur les mesures à apprendre, tant par les partenaires sociaux que par l'État, en faveur des chômeurs en fins de droits, dans l'édito du numéro 3253 de Syndicalisme Hebdo.

Un million de chômeurs vont arriver en fin de droits cette année. Parmi eux, on estime à 400 000 le nombre de demandeurs d’emploi ne bénéficiant d’aucune solution (ASS ou RSA). Pour la CFDT, cette situation est inacceptable ! C’est pourquoi la Confédération demande un assouplissement des conditions d’accès à l’ASS, qui devrait être accordée en fonction des revenus de l’individu et non de ceux du foyer fiscal, ainsi que l’extension du RSA aux moins de 25 ans, sans condition de durée de travail. Il est capital pour la CFDT d’agir en faveur des chômeurs de longue durée – mais également de prendre en considération la situation des jeunes, eux aussi fortement touchés par la crise.

Au-delà de ces revendications et face à l’urgence, les partenaires sociaux ont pris leurs responsabilités, le 20 février, en actant le principe d’une participation financière de l’Unedic à un revenu de remplacement pour les chômeurs en fin de droits liée à une formation qualifiante et à un accompagnement. C’est désormais à l’État d’assumer ses responsabilités en se mettant en capacité d’abonder le financement de l’Unedic et de proposer ces formations et accompagnements. Les partenaires sociaux (syndicats et employeurs) demandent la tenue dans les plus brefs délais d’une réunion tripartite avec l’État afin d’obtenir un indispensable chiffrage des fins de droits, permettant de cibler les actions et les aides à leur apporter. Il s’agit notamment de savoir quelle est la part de chômeurs de longue durée et de jeunes qui se retrouvent sans solution. L’État doit en outre donner des garanties sur le caractère opérationnel des mesures envisagées, ce qui impose de s’interroger sur les moyens, humains et financiers, de Pôle emploi.

La situation des chômeurs en fin de droits démontre le bien-fondé de la réflexion engagée par la CFDT sur une revalorisation des minimas sociaux. Quant au financement, nous nous sommes prononcés, dès le début de la crise, pour l’instauration d’une tranche supplémentaire d’impôt sur le revenu concernant les plus hauts revenus et pour la suppression du bouclier fiscal, afin de financer les indispensables mesures de solidarité nationale.

Laurent Berger, secrétaire national

© CFDT (mis en ligne le 24 février 2010)

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