Déclaration de Laurence Laigo, secrétaire nationale - Revalorisation du Smic, on ne peut pas en rester à un coup de pouce
La décision du gouvernement de donner
un coup de pouce au Smic est attendue par 2,5 millions de salariés du
privé et des fonctions publiques. Si les attentes sont aussi fortes sur
le Smic, c’est essentiellement parce que les politiques salariales dans les entreprises et administrations n’offrent que peu de perspectives aux salariés.
Pour
la CFDT, le Smic est bien un des leviers pour agir sur le pouvoir
d’achat, mais il ne suffit pas à répondre aux attentes des salariés.
Il faut aller au-delà et faire en sorte que le Smic reste bien un minimum de démarrage. C’est devenu pour beaucoup trop de salariés l’unique horizon. 20 % d’entre eux, ont plus de dix ans d’ancienneté dans leur entreprise.
L’affaiblissement
de la négociation salariale, dans les entreprises et les branches
professionnelles, notamment par un système d’aides aux entreprises sur
les bas salaires sous forme d’allègement de cotisations sociales, a fait
du Smic le principal moteur de l’évolution des bas salaires.
Chaque année, l’État concède 25 milliards d’euros à cette politique d’aides aux entreprises. La
CFDT demande que ces aides soient conditionnés à une mise en conformité
de chaque branche au niveau du Smic et à l’existence de plans de
déroulement de carrières. Même si les richesses crées sont moins
importantes du fait de la crise, rien n’empêche une redistribution plus
juste des celles-ci.
Augmenter
le Smic, ce n’est pas agir sur tous les bas revenus. En raison de la
précarité et de l’instabilité dans l’emploi (temps partiel et chômage),
un tiers des salariées femmes et un quart des hommes ont un revenu
salarial annuel inférieur à un Smic à temps plein. Pour la CFDT, il faut agir sur ces formes d’emploi précaires.
Par
ailleurs, la problématique des dépenses contraintes, dont le poids est
devenu insupportable pour trop de salariés, est un enjeu majeur : coût
de l’énergie et des transports, accès au logement, reste à charge des
dépenses de santé, fiscalité… La responsabilité des pouvoirs publics
doit aussi être engagée sur tous ces sujets.
C’est
pour toutes ces raisons que la CFDT a demandé la tenue d’une conférence
sur les questions de rémunérations et de pouvoir d’achat.
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