La révolte des Guyanais
Alors que le territoire est paralysé par un mouvement de colère contre
l’absence de développement et l’insécurité, la CDTG-CFDT partage
l’exaspération de la population sans pour autant appeler à la grève
générale. Plusieurs ministres devraient se rendre en Guyane d’ici la fin
de la semaine.
Blocage des
routes, grève générale, pénurie d’essence, aéroport fermé, tir de fusée
arrêté, écoles fermées, la situation de la Guyane, déjà tendue, s’est
considérablement détériorée ces jours derniers avec quelques dérapages. « C’était prévisible »,
commente Viviane Tchung-Ming, membre du bureau de la Centrale
démocratique des travailleurs de Guyane (CDTG) CFDT. La CDTG-CFDT
partage l’exaspération de la population guyanaise même si elle n’a pas
appelé à la grève générale. Cependant localement, la CDTG est engagée le
cadre de l’intersyndicale qui se bat pour que des investissements
soient réalisés rapidement dans l’hôpital de Cayenne. De même le
syndicat CDTG du port et des docks contribue au mouvement général de
protestation, ainsi que le Sgen-CDTG CFDT qui a appelé à un
rassemblement ce lundi 27 mars devant le rectorat pour obtenir un plan
d’urgence pour l’école.
Il reste
que le taux de chômage dans la collectivité territoriale de Guyane (CTG)
s’élève officiellement à 23 % mais est plus probablement proche de 30 %
avec un pic chez les jeunes à 40 %. D’ailleurs, 20 % de ces derniers
quittent la Guyane pour ne plus revenir. L’insécurité également est une
grande préoccupation. « Le siège de la CDTG-CFDT a été cambriolé six fois ces derniers temps »,
rappelle Viviane Tchung-Ming. De plus sur le plan économique, la Guyane
tourne au ralenti. D’une part, la commande publique attend des fonds
européens pour l’instant bloqués, d’autre part la construction du
nouveau pas de tir d’Ariane 6 a été attribuée au groupe Eiffage pour 200
millions € sans que les petites entreprises locales y soient
associées !
L’espoir d’un Pacte d’avenir efficace
Le mouvement de contestation de ces derniers jours n’a visiblement pas tenu compte de la signature entre le président de la CTG et la ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer du Pacte d’avenir pour le développement le 17 mars dernier. Le Pacte prévoit la cession de 200 000 ha de foncier à la CTG et aux communes ; 60 millions € pour la création d’un lycée et de deux collèges ; un moratoire d’un an sur les dépenses de la CTG liées au RSA ; un plan de redressement pour l’hôpital de Cayenne ; la suspension de la vente du centre médico chirurgical de Kourou à un groupe privé ; le doublement du pont du Larivot et le doublement des voies entre Cayenne et Macouria ; la construction d’un nouveau commissariat à Cayenne et l’installation d’un scanner à l’aéroport pour lutter contre le trafic de drogue.
Pour calmer les esprits, le gouvernement a décidé d’envoyer en fin de semaine une délégation de plusieurs ministres pour y annoncer sans doute de nouvelles mesures en faveur du développement. Une délégation interministérielle qui ne faisait pas l’unanimité tentait depuis plusieurs jours d’éteindre en vain le feu en l’absence remarquée de la ministre des Outre-Mer, Ericka Bareigts qui appelle au calme depuis son bureau parisien.
L’espoir d’un Pacte d’avenir efficace
Le mouvement de contestation de ces derniers jours n’a visiblement pas tenu compte de la signature entre le président de la CTG et la ministre de l’Environnement, de l’Energie et de la Mer du Pacte d’avenir pour le développement le 17 mars dernier. Le Pacte prévoit la cession de 200 000 ha de foncier à la CTG et aux communes ; 60 millions € pour la création d’un lycée et de deux collèges ; un moratoire d’un an sur les dépenses de la CTG liées au RSA ; un plan de redressement pour l’hôpital de Cayenne ; la suspension de la vente du centre médico chirurgical de Kourou à un groupe privé ; le doublement du pont du Larivot et le doublement des voies entre Cayenne et Macouria ; la construction d’un nouveau commissariat à Cayenne et l’installation d’un scanner à l’aéroport pour lutter contre le trafic de drogue.
Pour calmer les esprits, le gouvernement a décidé d’envoyer en fin de semaine une délégation de plusieurs ministres pour y annoncer sans doute de nouvelles mesures en faveur du développement. Une délégation interministérielle qui ne faisait pas l’unanimité tentait depuis plusieurs jours d’éteindre en vain le feu en l’absence remarquée de la ministre des Outre-Mer, Ericka Bareigts qui appelle au calme depuis son bureau parisien.
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