Pauvreté / Exclusion

Plus on est démuni, plus l'accès aux droits est compliqué

"On dit souvent des personnes en difficulté qu'elles ne savent pas gérer leur budget. Objectivement, elles n'ont tout simplement pas les moyens financiers de s'en sortir", constate le Secours Catholique, dans un rapport sur la pauvreté, publié hier. Il y est aussi question des difficultés que rencontrent les plus démunis pour accéder à leurs droits sociaux. 
 
En 2009, les effets de la crise sont particulièrement visibles, selon le dernier rapport annuel du Secours catholique, rendu public le 9 novembre. Après une baisse observée en 2007, le nombre de situations rencontrées par l'association caritative augmente en 2009 pour la seconde année consécutive avec 1 480 000 personnes accueillies. L'impact de la dégradation socio-économique est mis en évidence, à travers la hausse du nombre d'actifs (62 % des personnes accueillies, dont 41,9 % en recherche d'emploi) et la part des jeunes, qui augmente (52 % des personnes accueillies ont moins de 40 ans), tout comme celle des couples avec enfants (22 % des situations rencontrées).

Des dépenses incompressibles

Cette année, l'étude analyse particulièrement les ressources des personnes et démontre l'impossibilité pour les ménages de s'en sortir. Les frais incompressibles liés, entre autres, au logement, à l'énergie, au transport représentent, pour les personnes en précarité, une part très élevée (68 % du budget), voire la totalité ou plus de leurs revenus. Une fois réglées en début de mois les charges contraintes, il reste environ 250 € pour se vêtir, se soigner, se nourrir et payer ses dettes.

Complexité des dispositifs et non-accès aux droits

L'association met une nouvelle fois en évidence ce que nombre de rapports et d'études ont souligné avant elle : "faute d'information, d'accompagnement, de nombreuses personnes ne réussissent pas à obtenir ce qui leur est dû de par la loi ou préfèrent renoncer à le demander" (cas du RSA par exemple). Les dispositifs sont prévus pour des personnes ayant plutôt un parcours linéaire, or la fragmentation des parcours génère des périodes sans droits.
Malgré quelques efforts visant à simplifier le langage administratif, le champ social reste "très complexe", regrette le Secours catholique. "De plus en plus d'organismes sociaux ne peuvent être joints que par des serveurs vocaux ou sur Internet, ce qui en freine l'accès à beaucoup notamment les personnes âgées", est-il relevé.
En outre, faute de mesures contraignantes, la loi ne s'applique pas dans certains domaines : refus de soins, refus d'hébergement. Pour certains publics comme les étrangers, la succession de textes de loi, le retard de parution des décrets d'application et des circulaires appliquées selon l'appréciation du préfet, "amène parfois à des violations de droit par l'administration".

Pistes d'action

Parmi les propositions formulées par le Secours catholique figurent la revalorisation du RSA (notamment dans sa fonction de complément de ressources), le relèvement du seuil de la CMU complémentaire au niveau de l'AAH ou encore l'augmentation des aides publiques au logement.
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