La réforme des retraites ne doit pas être bâclée


L'avenir des retraites mérite mieux qu'une réforme à la va-vite comme l'explique Jean-Louis Malys, secrétaire national en charge du dossier, dans l'édito du numéro 3247 de Syndicalisme Hebdo daté du 14 janvier.

L’avenir de nos systèmes de retraite n’est aujourd’hui pas assuré sur le long terme. L’effet du “ papy-boom ” et l’allongement de l’espérance de vie fragilisent un système mis en place à la sortie de la Seconde Guerre mondiale. Ce constat n’a rien de bien surprenant. La CFDT l’a fait il y a déjà de nombreuses années et réclame depuis lors un large débat sur cette question au cœur de notre modèle social.

La hausse du chômage de ces derniers mois et le faible taux d’emploi des seniors dans notre pays ajoutent de la difficulté à la difficulté. Le principe même d’un système de retraite par répartition nécessite en effet que les cotisations des salariés en activité permettent d’assumer la solidarité intergénérationnelle. Aujourd’hui, les différentes caisses de retraite sont durement touchées par la crise, comme tous les régimes sociaux qui voient leurs dépenses augmenter et leurs recettes se réduire. Si le chômage perdure à un niveau excessif, aucune mesure, aucune réforme ne sera efficace.

Dans ce contexte difficile, la volonté du président de la République de réformer dans l’urgence notre système de retraite en 2010 est inquiétante. Elle risque d’aboutir à des décisions de circonstance qui ne régleraient pas le problème à long terme et seraient injustes socialement. Le fait de repousser l’âge légal de départ à la retraite au-delà de 60 ans, comme le réclame le patronat, ferait peser l’effort exclusivement sur les salariés qui ont commencé à travailler avant vingt ans et qui cumulent souvent les carrières modestes et les mauvaises conditions de travail.

L’allongement de la durée de cotisation apparaît dans ce contexte comme la mesure la plus juste, mais elle ne règle pas pour autant à elle seule la question. Il s’agit uniquement d’un paramètre que l’on peut faire évoluer tout en ayant à l’esprit qu’il faudra, dans ce cas, tenir compte de la pénibilité de certaines professions, qui a une incidence sur l’espérance de vie des salariés.

Au-delà des différents paramètres que sont l’âge légal de départ, le taux de cotisation et la durée, l’avenir de notre système par répartition ne pourra de toute façon être assuré à long terme que si la société française dans son ensemble estime qu’il garantit réellement la solidarité entre générations et la justice sociale. Il doit pour cela gagner en clarté et en visibilité. La faible confiance des jeunes générations dans le système actuel suffit à démontrer la nécessité d’un débat national, puis la mise en place d’une réforme d’ampleur. La CFDT entend bien contribuer à alimenter les réflexions en cours, notamment lors de son prochain congrès en juin prochain.

Jean-Louis Malys, secrétaire national

© CFDT (mis en ligne le 13 janvier 2010)

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