Infirmières et aides soignantes : la CFDT dénonce une situation « catastrophique » dans les hôpitaux




Paris, le mercredi 4 mai 2011 – « La situation est assez catastrophique (…). Les personnels nous disent qu’il n’arrivent plus à faire leur métier comme ils devraient le faire » décrit Nathalie Canieux, secrétaire générale de la CFDT Santé Sociaux. Son organisation rend publique aujourd’hui une enquête menée auprès de 38 544 infirmières, aides soignantes et agents de la fonction publique hospitalière, qui révèle chez ces personnels le sentiment d’une forte dégradation de leurs conditions de travail.

Travail en effectif minimum, tâches administratives accrues, manque de reconnaissance…

Si dans tous les services, les infirmières et aides soignantes sondées par la CFDT évoquent des conditions de travail qui seraient de plus en plus difficiles, ce sont les services de gériatrie, de médecine et de chirurgie qui sont les plus concernés. Selon 76 à 77 % des professionnelles interrogées dans ces services, depuis cinq ans, la qualité de leur activité a connu une nette dégradation. Qu’elles soient infirmières, aides soignantes ou infirmières spécialisées (puériculture, IBODE ou IADE), toutes estiment en priorité que c’est la charge de travail qui s’est accrue au cours des cinq dernières années. Ainsi, 73,1 % des aides soignantes, 71,1 % des infirmières et 61,3 % des IBODE,  IADE et puéricultrices considèrent que dans ce domaine la situation a empiré. Cette convergence des réponses ne se retrouve pas lorsqu’on les interroge sur l’élément qui selon elles concoure le plus à détériorer leurs conditions de travail. Ainsi, quand les aides soignantes citent en plus grand nombre le travail en effectif minimum toute la semaine (évoqué par 62,9 % d’entre elles), c’est l’accroissement des tâches administratives qui épuise le plus les infirmières (65,8 %) y compris les professionnelles spécialisées (57,4 %). On notera par ailleurs que même s’il ne s’agit pas du domaine le plus souvent abordé comme ayant été marqué par une dégradation, le sentiment de reconnaissance est très répandu. Entre 52 % (aides soignantes) et 55 % (infirmières toutes catégories confondues) des professionnelles sondées considèrent en effet que leur travail est aujourd’hui moins bien reconnu qu’il y a cinq ans.

Des relations avec les médecins pas toujours faciles… mais ce depuis toujours !

L’enquête en dit long également sur les rapports avec les médecins. La CFDT assure que les critiques des infirmières et aides soignantes se multiplient à l’égard de l’organisation médicale. Si dans l’ensemble, les professionnels sollicités estiment qu’existent réellement un travail d’équipe (70 % soutiennent cette affirmation), une majorité de personnels interrogés (63 %) considèrent que l’organisation médicale « pose problème ». Les critiques sont diverses : on compte 41 % d’agents jugeant « qu’elle désorganise complètement le travail » et 55 % qui assurent « qu’elle ne tient pas suffisamment compte des malades et de leurs familles ». Par ailleurs, 59 % regrettent que les médecins « maintiennent le nombre de prises en charge des patients sans tenir compte des effectifs » et 42 % assurent avoir déjà été « confrontés au refus du médecin de garde de se déplacer ». Cependant, il ne s’agit pas selon la majorité des professionnels d’un domaine ayant connu une évolution négative : seules 26,6 % des infirmières assurent qu’au cours des cinq dernières années les relations avec les médecins se sont dégradées.
Même si il faut bien sûr tenir compte de tous ces résultats qui dressent un tableau sombre de l’activité dans les hôpitaux, il faut peut-être, comme toujours avec ce type d’enquête fondée sur le ressenti, se garder de conclusions définitives. En se souvenant que depuis l’antiquité grecque, il est habituel de considérer que, dans tous les domaines, la situation se détériore…


Aurélie Haroche de JIM.fr

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