La crise de la dette en questions-réponses

 
 
 
 
L'Europe est au cœur de la tourmente financière du fait de la crise de la dette ?
Mais de quoi s'agit-il ? Quelles sont les solutions pour en sortir ?
Pourquoi parle-t-on d’une "crise de la dette"?
Pour faire face à la crise de 2008, les Etats ont aggravé leur endettement. Devenu explosif, il est source d’une récession généralisée.
Depuis 2008, la plupart des Etats ont massivement investi dans leurs économies respectives (plans de sauvetage des banques, plans de soutien à l’économie, etc.), aggravant ainsi la situation de leurs comptes publics. L’endettement s’est donc fortement dégradé, dépassant largement les critères de Maastricht (critères auxquels les pays doivent se soumettre pour entrer dans la zone euro) qui imposent un déficit limité à 3% du PIB et une dette ne dépassant pas 60% du PIB. De plus, la contraction de l’activité entraîne la réduction des recettes fiscales.
Dans un contexte de croissance en berne, cette situation d’endettement est le moteur d’une spirale infernale: dans une situation économique qui se dégrade (difficultés des entreprises, hausse du chômage...), les déficits publics se creusent encore davantage, provoquant la méfiance des investisseurs qui doutent de la capacité des Etats à s’en sortir, et entraînant du même coup une dégradation de la note de ces Etats (voir paragraphe sur les agences de notation). Il devient alors encore plus difficile et plus coûteux pour les gouvernements de se refinancer (on parle alors de « renchérissement du coût de la dette»), puisque plus un Etat est en difficulté, plus il doit emprunter à des taux élevés. Un exemple: l’Italie doit désormais emprunter (taux à 10 ans) à des taux frôlant les 7%, tandis que l’Allemagne, considérée comme vertueuse, emprunte à moins de 2%. Pour donner des gages aux investisseurs (« rassurer les marchés », comme on l’entend sans cesse), les Etats s’obligent à des plans de rigueur, promettant de réduire les déficits publics. Le gouvernement français vient d’ailleurs d’annoncer une deuxième vague de mesures. Ce qui n’a d’autre conséquence que d’étrangler encore la croissance, le tout menaçant d’une récession généralisée, sans possibilité de rembourser la dette.
On voit bien comment, dans ces conditions, il serait nécessaire de réduire le taux d’endettement tout en accompagnant la réduction des déficits publics par des mesures de relance de l’activité. Enfin, on comprend aussi que le « tempo» qu’exigent les marchés pour garantir la réduction des déficits oblige les Etats à prendre des mesures brutales, alors qu’il conviendrait de prendre davantage de temps pour réinstaller les bases de la croissance et d’un système productif solide. Au-delà de la menace économique qu’elle représente, cette crise est révélatrice de la grave crise politique que connaît l’Europe. Face au risque d’éclatement de la zone euro, les dirigeants de l’UE agissent a minima, sans se donner les moyens de se doter d’outils européens de pilotage.

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