Encore trop peu d’apprentis dans la fonction publique
Les
dernières statistiques du ministère du Travail indiquent que les
nouveaux contrats en apprentissage dans le secteur public étaient
seulement de 9 800 en 2012. Plus des deux tiers de ces recrutements sont
effectués par les collectivités territoriales, notamment les communes.
Dans les administrations d’État, on compte 700 apprentis. Au cours de la
conférence sociale, François Hollande a annoncé que ce nombre devrait
passer à 10 000 à la rentrée 2016.
Ouvert aux trois fonctions publiques depuis 1992, l’apprentissage se développe encore moins que dans le privé. Les rapports se succèdent pour identifier les freins, sans que cette question fasse « l’objet d’un diagnostic partagé », constate Brigitte Jumel, secrétaire générale de l’Union des fédérations de la fonction publique et assimilés (Uffa-CFDT), qui déplore « l’absence d’une véritable volonté politique ».
Des
particularités peuvent expliquer le retard dans le public. D’abord son
coût : en fonction de leurs diplômes, les apprentis perçoivent une
rémunération de 10 à 20 % supérieure à celle proposée dans le privé. Les
procédures administratives sont plus complexes. Le fait de devoir
passer un concours pour accéder à un poste est-il également un frein,
comme cela est souvent invoqué ? « Dans le privé, les apprentis
sont-ils systématiquement recrutés par l’entreprise qui les a
accueillis ? L’apprentissage a avant tout pour vocation de préparer à un
métier. L’employeur public se doit de participer à cette mission de
formation », rétorque Brigitte Jumel.
Selon
l’Uffa-CFDT, il est impératif qu’une négociation s’ouvre. Elle réclame
qu’elle soit inscrite dans l’agenda social de 2015 afin de déterminer
comment l’apprentissage peut se développer dans les trois fonctions
publiques, quels sont les métiers et les publics visés, mais aussi pour
garantir la qualité de l’encadrement des apprentis comme de leurs
tuteurs.
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