Crise à la CGT : la CFDT craint une poussée anti-syndicale

 

 Laurent Berger a refusé de commenter la polémique à la CGT sur le logement de fonction de Thierry Lepaon, se concentrant sur les 50 ans de la CFDT.

Alors que démarrait ce mardi matin la réunion du Comité confédéral national de la CGT, le leader de la CFDT, Laurent Berger, était l’invité de l’Association des journalistes de l’information sociale. Face à la presse, il s’est refusé à « comment[er] » l’affaire du logement de fonction de Thierry Lepaon . Mais il a précisé que « quand il est parti de Saint-Nazaire, il a vendu sa maison et en a racheté une autre, un pavillon de banlieue [...] dans une commune dortoir de région parisienne » et « ne le regrette pas ». Il a cependant expliqué ne pas « vivre bien » la polémique actuelle. Il est vrai que si la CFDT n’est pas concernée, elle est tout de même éclaboussée par ce scandale  : « On a été harcelés, et je l’ai été aussi, y compris dans la rue pour savoir si les syndicalistes sont pourris », a t-il raconté.

Jouer d’égal à égal

Pour autant, la roue tourne. Pour ses 40 ans, en 2004, c’était la CFDT qui était en pleine crise, une crise qui portait sur la stratégie du « tout à la négociation ». La page est tournée. Elle fête mercredi à la Mutualité ses 50 ans avec la certitude de pouvoir désormais jouer d’égal à égal avec sa rivale de toujours. En termes d’audience, dans le privé, le match est même en train de tourner en sa faveur, si elle n’a pas déjà ravi la première place à la CGT.
La situation n’en est pas moins compliquée actuellement pour Laurent Berger. Il a pris ses distances avec l’option affirmée sous Nicole Notat de concurrencer le politique. Au début des années 2000, la CFDT réclamait avec le Medef une réforme constitutionnelle pour réserver le droit du travail à la négociation entre syndicats et patronat. « S’il y a quelque chose de sacré, c’est le suffrage universel qui crée la légitimité de ceux et celles qui exercent le pouvoir », a « assum[é] » ce mardi Laurent Berger. Tout en ajouter : « Dans une démocratie, cela ne suffit pas, il faut aussi des corps intermédiaires » .

Un pari risqué

Mais en affirmant le choix de son organisation de co-produire des réformes si elles répondent au moins en partie à ses exigences, au côté du patronat comme du gouvernement, la CFDT qui revendique « depuis 50 ans d’améliorer le quotidien des salariés » a fait un pari risqué dans le contexte actuel. Pour que sa stratégie fonctionne, il lui faut des partenaires fiables. Ce mardi encore, à quelques heures de l’installation du Comité de suivi des aides publiques , Laurent Berger a poussé un coup de gueule contre le patronat, accusé d’ « obstruction » sur les contreparties au Pacte de responsabilité.
Quant à Manuel Valls, s’il clôturera la rencontre de la Mutualité mercredi, il a multiplié jusqu’à présent des déclarations provocatrices pour les syndicats, sur le travail dominical, le Code du travail, ou le contrat unique. Autant dire que son discours est très attendu.

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