En Vendée, les militants de la campagne rappellent les employeurs à l’ordre sur les conditions de travail et d’hébergement des salariés.


Stationné face à la rue commerçante de St Jean de Monts, le bus n’a pas manqué d’attirer l’attention des estivants, qui, entre deux cornets de glace, sont venus satisfaire leur curiosité. « C’est vrai qu’en vacances, on a tendance à oublier les conditions dans lesquelles travaillent ceux qui sont là pour nous faire passer d’agréables moments et oublier le boulot », se prend à penser tout haut l’un d’eux. Pourtant dans cette station vendéenne, la précarité des saisonniers revêt plusieurs facettes. Pour s’en rendre compte, il suffit de parcourir les différents restaurants de la ville avec les militants, jetés par deux fois d’établissements à la simple évocation du mot saisonniers. « Je suis en totale conformité avec le droit du travail » se défend d’emblée un restaurateur, avant d’inviter la CFDT à quitter les lieux. « On approche de la fin du mois. Pour l’instant, les irrégularités, notamment au niveau salarial, restent cachées. Mais les restaurateurs peu scrupuleux sur le respect des horaires et le paiement des heures supplémentaires ne veulent pas que l’on informe les salariés de leurs droits à quelques jours de leur paie », ironise Pascal Vrignaud, responsable de la campagne saisonniers sur la région Pays de Loire.

Dans les campings alentours, la situation n’est pas meilleure. Si le dialogue entre militants et responsables reste cordial, ces derniers sont sur leurs gardes, refusant pudiquement de parler des conditions d’hébergement des travailleurs saisonniers. Entassés à cinq dans un mobil home avec comme salle de bains une simple bâche et un robinet d'eau froide, Pascal n’en revient pas. « Les employeurs peuvent toujours nous expliquer que leurs employés n’ont pas de frais de logement à payer, cette insalubrité est insupportable ». Une situation que connaissent encore de trop nombreux salariés, le nombre de "Maisons de saisonniers" étant encore bien en deca des besoins. Et si Laurent Wauquiez, secrétaire d’Etat à l’Emploi, se targuait en début de semaine de vouloir multiplier ce type d’établissements à faible loyer pour les travailleurs saisonniers (300€ charges comprises en moyenne), Hervé Garnier, secrétaire national en charge des jeunes, émet quelques réserves. « C’est une bonne piste, mais pour 90% des saisonniers qui gagnent le smic, c’est plus d’un quart du salaire. Et il n’est pas sûr que les gens qui viennent travailler pour deux mois en bénéficient ».

Anne Sophie Balle

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