Menaces sur le pouvoir d’achat


La poursuite de la modération salariale et le retour à la hausse des dépenses incompressibles promettent une fin d’année 2010 difficile pour le portefeuille des Français.

L’année 2010 risque de se terminer de façon morose pour le pouvoir d’achat des Français. Les effets de la crise continuent de se répercuter sur les stratégies des entreprises, tant sur l’emploi que sur les rémunérations. Le plan d’austérité du gouvernement ne manquera pas de peser sur les ressources des fonctionnaires et sur certaines prestations sociales. Parallèlement, les dépenses contraintes reprennent leur envol, et l’inflation augmente. L’effet ciseaux promet d’être douloureux pour de nombreux ménages.
Rigueur salariale

Dans les branches, les accords salariaux aboutissent en général à des augmentations comprises entre 0,5 % et 1,5 %. Or, « l’évolution des salaires des deux tiers des salariés dépend de ce qui se passe dans les branches, rappelle Pascal Marco, secrétaire confédéral. La négociation collective est très faible cette année. Et, le Smic ayant peu augmenté, les branches ne trouvent pas nécessaire d’ajuster les grilles ». Pire, certaines entreprises continuent de jouer la modération salariale en échange du maintien des emplois.

Les fonctionnaires au régime sec

Du côté de la fonction publique, la situation s’annonce également compliquée. L’augmentation symbolique du point d’indice et l’annonce d’un éventuel gel des rémunérations entre 2011 et 2013, ne sont pas de bon augure pour le niveau de vie des fonctionnaires. L’augmentation des traitements par l’ancienneté « ne peut se mesurer qu’en moyenne, rappelle Emmanuel Mermet, secrétaire confédéral. De fait, si certains fonctionnaires connaîtront une hausse effective de leur traitement, d’autres, dans la même période, constateront une érosion de leur pouvoir d’achat ». À l’avenir, la hausse non compensée de la cotisation retraite des fonctionnaires pèsera également sur les traitements.
Moyennes trompeuses

Ce contexte tendu sur les rémunérations se double d’une reprise à la hausse du coût des dépenses les plus courantes. Pascal Marco appelle à se méfier des moyennes : « L’Insee annonce une augmentation de 1,8 % du salaire mensuel de base entre mars 2009 et mars 2010, et une inflation de 1,5 % sur la même période, soit, théoriquement, une augmentation de 0,3 % du pouvoir d’achat. Mais quelle est la réalité de ce gain ? ». En effet, entre juin 2009 et juin 2010, toujours selon l’Insee, les dépenses liées au transport ont augmenté de 2,8%, et de 11,5 % pour les carburants. Celles liées au logement ont enregistré une hausse de 3,5 %, le prix du gaz et de l’électricité ayant crû de 7,3 %. Les primes d’assurance ont augmenté de 5,3 %, et les dépenses liées à l’éducation de 4,3 %.

le poids du logement

Ces tendances sur douze mois se sont nettement renforcées au cours du dernier trimestre, exception faite de la récente diminution du prix du pétrole. L’immobilier semble quelque peu marquer le pas. Mais la menace qui pèse sur les mesures d’aide à l’acquisition, dans le cadre du plan de rigueur, risque de rendre encore plus difficile l’accès au logement. Quant aux loyers, l’Insee publie un indice de référence en augmentation de 0,57 %. Une quasi-stabilité qui ne doit pas masquer celle des aides directes au logement, ni le choix qui devra être fait par certaines familles entre la demi-part fiscale et l’APL pour un logement étudiant.
Frédéric Delaporte

Dessin : Mokeit

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