Un travail de saison

Laurence Laigo, secrétaire nationale, était hier en Gironde. Elle retient que le logement est le problème n° 1 des saisonniers.

 Laurence Laigo.  archives « so »

Laurence Laigo. archives « so »

Laurence Laigo, secrétaire nationale de la CFDT, responsable de la coordination des politiques de protection sociale, participe au tour de France des saisonniers qu'organise la centrale syndicale depuis le début de juillet. Hier, elle était à Lège-Cap-Ferret avec le bus des saisonniers.
« Sud Ouest ». Quels sont les problèmes que rencontrent les travailleurs saisonniers aquitains que vous avez vus hier sur le bassin d'Arcachon ?
Laurence Laigo. Quel que soit leur type d'activité, agriculture, tourisme et animation, les problèmes que nous avons le plus rencontrés cette année sont le logement et les conditions de travail.
Le logement est devenu particulièrement critique puisque certains travailleurs saisonniers ne sont pas recrutés s'ils n'ont pu se procurer un logement proche de leur lieu de travail.
Pour les conditions de travail, on voit que des pratiques habituelles persistent avec des employeurs qui n'accordent pas de jour de repos et pratiquent des dépassements d'horaires non rémunérés.
En Aquitaine, le Conseil régional a pourtant fait des efforts sur le logement ?
Le lycée des métiers de la mer, à Gujan-Mestras, qui dépend de la Région, accueille des saisonniers. La CFDT essaie aussi d'aller au plus près d'eux toute l'année ; elle participe avec les syndicats patronaux et salariés à la Maison des saisonniers à Arcachon. Des actions sur place visent à améliorer les conventions collectives afin que les saisonniers soient mieux protégés.
Le bus CFDT des saisonniers se déplace surtout dans les régions touristiques. Est-ce le seul secteur que vous couvrez ? Pourquoi ne pas s'intéresser à l'agriculture ?
L'agriculture a été un temps fort de notre tour de France cette année. Nous sommes allés sur beaucoup d'exploitations en juillet, au moment de la cueillette des fruits et légumes. Nous y avons rencontré des situations extrêmement difficiles, avec des gens soumis aux aléas du climat, qui travaillent un jour et pas le lendemain si le temps ne s'y prête plus.
Ils sont également logés dans des conditions précaires et ce sont souvent des immigrés qui n'ont pas les moyens de faire valoir leurs droits. Nous avons rencontré des gens très loin de chez eux, dans des situations très critiques.
Il est difficile de concilier le droit commun du travail avec des activités à la limite du bénévolat comme les colonies de vacances ?
Il est vrai qu'il s'agit d'une activité où les gens logent sur place et ne comptent pas leurs heures. Le débat se pose, en effet. Comment permettre d'être près des enfants, d'assurer la continuité du service et, en même temps, offrir des conditions décentes à ces salariés ? Ce sont des professions qui présentent des spécificités sur lesquelles la CFDT travaille.
On retrouve aussi des particularités dans l'agriculture, avec des autorisations qui ne sont pas les mêmes que dans d'autres secteurs.
Il faut trouver des réponses pour que ces professions répondent aux besoins de la population et des employeurs, mais aussi qu'elles assurent des conditions de vie décentes aux travailleurs.
Recueilli par Jean-Pierre Deroudille
Gironde · agriculture · Lège-Cap-Ferret · tourisme

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