L’école pour tous nécessite un projet ambitieux


Retrouvez l'édito d'Annie Thomas, secrétaire nationle, paru dans le numéro 3229 de Syndicalisme Hebdo.


L’école est un bien commun à l’ensemble des Français et la rentrée des classes est traditionnellement le moment où l’on s’interroge sur son rôle dans la société, sur ses points forts, mais aussi sur ses carences et bien entendu sur ce qu’il faudrait améliorer, modifier ou transformer pour rendre notre système scolaire plus juste et plus performant. Le débat est forcément passionnel tant l’école républicaine structure notre pays. Comme l’explique parfaitement le sociologue François Dubet, « nous gardons un rapport quasi religieux à notre école. Les Français croient, plus encore que dans les autres pays, que l’école seule est habilitée à donner une position sociale aux individus ».

Pourtant, le système scolaire français est profondément inégalitaire et source de nombreuses injustices qui minent notre société. Ce constat est connu de tous et l’ampleur des dysfonctionnements a été maintes fois analysée et dénoncée sans pour autant que l’on parvienne à passer du discours aux actes. À l’image de la société, l’école est au carrefour d’intérêts individuels qu’il est bien difficile de dépasser pour définir un projet collectif qui soit bénéfique à l’ensemble de la société.

Extrêmement élitiste et sélectif, le système scolaire français se révèle, sous couvert d’égalité des chances et de méritocratie, d’une grande cruauté. L’échec scolaire conditionne souvent l’orientation des élèves qui n’arrivent plus à suivre “ la voie royale ” symbolisée par le baccalauréat général puis les classes préparatoires, comme s’il n’était pas possible de s’épanouir socialement et intellectuellement dans d’autres filières de formation.

Cette difficulté ne doit pas cependant nous conduire à nous résigner. Le pire serait de laisser le champ libre aux détracteurs de notre système scolaire qui n’ont de cesse de taper dessus sans pour autant proposer d’alternative constructive. De nombreux pays européens, à l’image de la Finlande ou du Danemark, sont en effet parvenus à transformer en profondeur leur système scolaire pour mieux prendre en compte la diversité des élèves et la complexité de la société.

Pour la CFDT, il n’y a dans ce domaine aucune fatalité. L’école française peut aussi se remettre en question. Elle a besoin pour cela d’un projet ambitieux à même de construire une école pour tous, une école qui forme des citoyens à l’aise dans la société, une école qui renforce le lien social.

La réforme du lycée qui va s’engager dans les prochains mois doit permettre d’avancer sur cette voie. Dans un contexte économique et social difficile, la conviction de la CFDT est plus que jamais renforcée quant à la nécessité d’investir massivement dans l’éducation et la formation, initiale comme continue.

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