mobilisation à La Rochelle !



SOCIÉTÉ GÉNÉRALE. La CFDT a manifesté son soutien à Damien André, menacé de licenciement à l'agence de la rue du Palais


Avant de se rendre en comité d'entreprise, hier, Damien André était plutôt stressé. Ce conseiller clientèle à l'agence de la Société générale, rue du Palais, assistait à la réunion pour suivre les débats sur son éventuel licenciement. Les élus ont unanimement voté contre cette décision avancée par la direction. Désormais, c'est à l'inspection du travail de trancher.

Si son cas a été présenté ainsi en comité d'entreprise, c'est parce qu'il est délégué syndical. « Sinon, il serait déjà dehors », selon Thierry Pierret, représentant national de la CFDT au comité central.

Ce dernier est venu spécialement de Paris pour protester contre ce qu'il estime être un licenciement abusif, représentatif « de l'état d'esprit actuel de la banque ». Une quinzaine d'adhérents au syndicat manifestait son mécontentement, hier après-midi, rue du Palais.

Règlement enfreint

La direction de l'agence de La Rochelle reproche à Damien André, 30 ans, « des défauts de complétude ». Autrement dit, le jeune homme aurait pris du retard dans ses papiers, depuis février, pour monter ses dossiers. Il aurait également enfreint certains points du règlement, pour faire passer des dossiers de clientèle ne remplissant pas tous les critères d'admission.

« C'est peut-être le cas », admet Denis Boutin, secrétaire régional CFDT de la Banque populaire, venu lui aussi soutenir Damien André. « Mais cela ne mérite pas un licenciement. Il ne s'agit pas d'un cas de malversation financière. »

Plus globalement, la CFDT reproche à la Société générale de mettre une grosse pression sur le dos de ses salariés. « La banque a instauré un plan de tolérance zéro à l'égard du travail des conseillers », explique Thierry Pierret. « À la moindre baisse de rythme, ils sont sanctionnés. » Un prétexte pour « dégraisser » les effectifs, selon lui.

« Pression constante »

« Le problème, poursuit-il, c'est que le nombre de dossiers par portefeuille augmente. Les conseillers ont de moins en moins de temps pour les traiter correctement. »

La norme - 1 000 clients par conseiller - n'est plus du tout d'actualité. « Aujourd'hui, deux conseillers gèrent en moyenne 4 500 comptes », assure Thierry Pierret. « Et on ne va pas dans le sens d'une augmentation des effectifs. »

« Il faut voir les messages de la direction qu'on reçoit sur nos boîtes mails, tous les jours », témoignait un conseiller clientèle de la Société générale en Charente-Maritime. « Ils nous mettent une pression constante. Alors certes, ces derniers mois, les messages se sont un peu humanisés mais, avant, c'était à la limite du harcèlement moral. »

La méthode employée pour blâmer les salariés est également pointée du doigt. « Dans le cas de Damien André, la direction a vidé son bureau, avant de le convoquer pour le sermonner, au mois de mars », rappelle Denis Boutin. « Vous parlez d'une méthode... »

Journal Sud Ouest

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