François Chérèque a été réélu jeudi soir


PARIS (AP) — François Chérèque, 54 ans, a été réélu jeudi soir secrétaire général de la CFDT pour un troisième et dernier mandat de quatre ans, au cours du 47e congrès de la confédération à Tours. Il a succédé à ce poste en mai 2002 à Nicole Notat.

Selon des résultats communiqués par la CFDT, M. Chérèque a été désigné par le bureau national, après avoir été réélu dans cette instance dirigeante par 95,32% des voix exprimées au congrès réuni depuis lundi dernier.

Né le 1er juin 1956 à Nancy, François Chérèque, éducateur spécialisé en milieu psychiatrique, a fait ses premières armes à la CFDT lorsqu'il y a adhéré en 1978. En 1986, il devient secrétaire général de l'union départementale CFDT des Alpes-de-Haute-Provence et entre au bureau régional interprofessionnel CFDT de la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (PACA).

Secrétaire national de la fédération santé-sociaux puis secrétaire général de cette branche en 1996, il négociera à ce titre avec le gouvernement et les directions plusieurs dossiers sensibles, dont celui de l'application des 35 heures dans les hôpitaux publics.

En octobre 2001, il franchit un grade supplémentaire en entrant au secrétariat national de la CFDT et à la commission exécutive, dernière étape avant l'accession au secrétariat général de la confédération.

Solide gaillard barbu, amateur de rugby, François Chérèque, inconnu de bon nombre de militants de base sauf de ceux de la fédération dont il était issu lors de son accession au poste de secrétaire général en mai 2002, a montré depuis qu'il avait les épaules assez solides pour porter cette responsabilité.

Car depuis, M. Chérèque a dû affronter une tempête. En mai 2003, en plein mouvement social, lorsque la direction de la CFDT approuve seule la réforme Fillon des retraites, elle provoque la rupture d'une intersyndicale fragile et, au sein de la confédération, une violente réplique du séisme vécu par Nicole Notat en décembre 1995 lors du soutien au plan de réforme Juppé.

Le soutien de M. Chérèque à la réforme Fillon -en contrepartie de la possibilité pour les salariés ayant commencé à travailler très jeunes de partir avant 60 ans- provoquera le départ de plusieurs dizaines de milliers de militants, et des relations glaciales avec la CGT dont le secrétaire général Bernard Thibault analysera la décision de la CFDT comme une trahison.

Les deux secrétaires généraux ne commenceront à se rapprocher et à se reparler qu'en 2006, à l'occasion du mouvement social contre le Contrat première embauche (CPE). C'est aussi en 2006, au mois de juin, lors du 46e congrès de la CFDT à Grenoble, que les militants et la direction syndicale solderont les comptes de cet épisode douloureux, au sujet duquel François Chérèque reconnaît aujourd'hui une erreur de forme, mais pas de fond.

Le rapport d'activité, bilan de l'action de l'actuelle direction depuis le congrès de Grenoble, a d'ailleurs été approuvé mercredi par 86,8% des délégués à Tours.

La page est donc bel et bien tournée et Bernard Thibault, invité à Tours, a été accueilli sous les applaudissements, jeudi, appelant avec M. Chérèque à la mobilisation contre la réforme des retraites 2010, le 24 juin prochain.

Le gouvernement "a décidé de tirer les premières salves. En attaquant les 60 ans, il veut prouver qu'il est capable de faire tomber un symbole. Il se moque des inégalités, il ne les regarde pas, les voit-il seulement?", a dit François Chérèque lundi dernier lors de l'ouverture du congrès.

Le gouvernement "fait le choix de mener cette réforme, que chacun sait indispensable, sur des bases injustes, inacceptables qui frapperont les plus modestes déjà lourdement touchés par la crise. Nous n'acceptons pas la remise en cause des 60 ans!", a-t-il lancé, provoquant près d'une minute d'applaudissements et d'ovation des délégués CFDT. AP

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