34e étape du bus des saisonniers à Berck-sur-mer avec François Chérèque
Pour son arrivée en Nord-Pas-de-Calais, le bus a bénéficié de la présence du secrétaire général de la CFDT, venu dresser le bilan d'une saison plus dure que les autres.
rançois Chérèque a fait le déplacement pour la venue du bus CFDT des saisonniers en Nord-Pas-de-Calais. Première halte à Berck-sur-mer, sur le front de mer. La station balnéaire du Pas-de-Calais ne semble pas connaître la crise. Les touristes flânent dans les rues et sur la plage, profitant de ces derniers jours de vacances. “On ne constate pas de baisse flagrante d'activité, estime François Chérèque, mais les embauches de saisonniers n'ont pas été à la hauteur des autres années.”
Les plus expérimentés ont trouvé à travailler, mais pas les étudiants, qui ont fait les frais de cette frilosité des employeurs. Résultat : des heures sup' à foison pour les saisonniers cette année. Certains affichent 200 heures par mois au compteur. Et nombreux sont ceux qui doutent d'être payés pour ce surplus de travail. Dans l'hôtellerie-restauration, pourtant bénéficiaire, depuis le 1er juillet, du passage de la TVA à 5,5%, les embauches n'ont pas suivi, au contraire. “C'est la deuxième arnaque de l'été”, clame le secrétaire général de la CFDT, qui a eu l'occasion, durant la matinée de confirmer, en débattant avec des salariés de la grande distribution, que le travail du dimanche était la première arnaque. Tout juste quelques “extras” ont-ils absorbé le trop-plein d'activité, au gré de la météo. “Dans l'agriculture, c'est différent, constate Christophe Dez, le “ Monsieur Saison ” de l'Union régionale interprofessionnelle (Uri) CFDT. Mais dans les deux secteurs, on sent que les salariés ont peur de perdre le job qu'ils ont eu du mal à obtenir.”
(photos : Aurélie Seigne)
Une étape en forme de bilan
Les militants CFDT qui ont arpenté les rues de la ville, à pied et à vélo, confirment : plus que les années précédentes, les salariés hésitent à parler devant leur employeur. Plusieurs préfèrent venir au bus une fois leur travail achevé. L'Uri a eu la bonne idée de placer cette fin de campagne sous le signe du bilan, invitant les militants CFDT de Pôle emploi à renseigner les salariés sur leurs droits. Le courant passe bien. Le service est apprécié. La présence du secrétaire général de la CFDT également. Nombreux sont les passants qui s'arrêtent, le saluent, l'interpellent, apprécient l'initiative.
Dans la région, la CFDT a déjà beaucoup fait pour les saisonniers : il y a dix ans, les militants sillonnaient les zones touristiques en camping-car ; les deux années précédentes, une maison des saisonniers fournissait tous les renseignements utiles et proposait des solutions aux problèmes rencontrés. “On fait beaucoup de méditation avec les employeurs et le plus souvent, ça se passe bien” explique Pascal Catto, de l'Uri CFDT. Même si des dossiers lourds, dont deux de harcèlement moral, ont également été traités. Cette année, faute de subventions, la Maison des saisonniers n'a pu être ouverte, mais des permanences ont été tenues. “Nous avons déjà beaucoup avancé sur les problématiques qui intéressent les saisonniers au-delà du droit du travail, relève Philippe Perrault, secrétaire général de l'Uri CFDT Nord-Pas-de-Calais. Pendant la saison, on va au contact des saisonniers ; pendant l'intersaison, on construit les partenariats qui permettent de répondre à leurs problèmes.”
Retrouvez les précédentes étapes de la tournée du bus des saisonniers 2009
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