CONTRATS D'ÉTÉ


Droit du travail et jobs saisonniers : un couple souvent antinomique. Certains syndicats profitent donc de l'été pour sensibiliser les jeunes... et marquer le terrain


Les syndicats au chevet des saisonniers

Ils ont une allure un peu curieuse, au milieu des maillots, des t-shirts et des paréos. Ce sont les militants de la Confédération française démocratique du travail (CFDT), vêtus en orange, qui distribuent des tracts et prodiguent des conseils, dans les rues et chez les commerçants de Royan. Lundi, leur caravane d'été a fait étape à Royan, place Charles-de-Gaulle. Au dos de leur t-shirt, le mot « respecté » mis en exergue.

« Respecté », car si l'été est la saison des vacances, elle est aussi celle du premier emploi pour une cohorte de jeunes. « Résultat : ils ne sont pas au courant de leurs droits, et se font régulièrement exploiter par leurs employeurs », explique Julien, un des hommes en orange.

La tournée syndicale s'invite donc, par groupe de quatre ou cinq, dans les viviers traditionnels de saisonniers : bars, restaurants et commerces de plage.

Les saisonniers n'osent pas

Plus de sept étudiants sur 10 travaillent l'été, le syndicat a donc envoyé la jeune garde au contact. Parmi les questions récurrentes des saisonniers, trois thèmes reviennent avec insistance : la législation sur les heures supplémentaires, le travail au noir et les clauses de contrats saisonniers. « Certains jeunes n'osent pas se plaindre de peur de perdre leur emploi. Ou de ne pas être embauchés l'année suivante. »

Autre cas : des saisonniers qui, au passage des militants, assurent que tout va bien (le chef n'est pas loin) mais font passer en douce leur numéro de téléphone aux syndicalistes. Lesquels distribuent des dépliants et rappellent les conditions de paiement des heures en sus et la nécessité d'un contrat de travail en bonne et due forme. Alors, flics du travail les militants syndicaux ? « Pas du tout. Notre objectif est d'apporter l'information, pas de mettre à l'index telle ou telle enseigne », note Julien. Et l'accueil ? Du côté des patrons, il est courtois dans la quasi-totalité des cas. La discussion s'engage même sur le bilan touristique, la fréquentation, les difficultés économiques...

Très exceptionnellement, la visite orange vire au rouge. Comme ce dirigeant d'un camping, en Pays royannais, qui les a éconduits avant même qu'ils n'aient pu prononcer un mot. « Dégagez, avec votre propagande, s'est-on entendu répondre ! », précise Valentin.

Grossir les rangs

Évidemment, l'objectif est aussi de faire de la communication autour du syndicat CFDT. Un bulletin d'adhésion accompagne d'ailleurs les dépliants. « Et nous incitons les jeunes qui nous contactent à adhérer, c'est normal », explique l'un des participants à la caravane, qui vient à Royan pour la troisième année.

« On commence à être connus », se félicite Valentin. Même si certains prennent encore l'équipe orange pour un groupe de maîtres sauveteurs.

Auteur : Frédéric Says
royan@sudouest.com


Tags : Royan Politique Syndicalisme Droit Pays Royannais

Article Sud Ouest Royan du mercredi 5 août 2009.


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