Les équipes CFDT face à la crise : le chômage partiel comme forme de solidarité


endant la crise les équipes CFDT se battent partout en France pour défendre jour après jour les emplois. Exemple dans une étude notariale à Larche en Corrèze.

« L’étude est frappée par deux phénomènes, commence François Cheyla, notaire à Larche en Corrèze, la suppression des droits de succession et la crise de l’immobilier ». La conjugaison de ces deux données a conduit à une réduction de l’activité de 20 % environ et à une division des bénéfices par trois. « Pour l’heure, on vit sur nos réserves, explique François Cheyla, sur un an, ça va mais on ne pourra pas tenir 3 ou 4 années comme cela ». « L’ensemble de la profession notariale a été sévèrement touchée, poursuit Lise Verdier, responsable des professions judiciaires à la fédération des Services CFDT, depuis janvier 2008, elle a perdu près de 5000 emplois par non remplacement et 1300 licenciements économiques ». Pire, nombre de notaires réduisent le temps de travail (souvent uniquement sur le papier !) avec baisse de salaire en faisant signer à leur personnel des avenants à leur contrat de travail.

A Larche, et contrairement à la majorité de leurs collègues, François Cheyla et Jean Meyjonade qui dirigent conjointement l’étude n’ont pas choisi ces options. Dans cette petite entreprise, une voire deux salariées sur les 12 de l’étude auraient pu être licenciées. « On a privilégié les relations de travail », raconte François Cheyla en faisant l’éloge de cette salariée, dernière arrivée, qui a su s’adapter et apprendre rapidement toutes une série d’activités nouvelles. C’est l’avantage d’être dans une petite entreprise ! D’ailleurs dans cette étude où une majorité de salariées sont syndiquées à la CFDT, un consensus s’est dégagé pour préférer le chômage partiel au(x) licenciement(s). De 35 heures par semaine, les salariées sont passées à 26 heures. En juillet, l’heure chômée était payée 3, 84 €.

Pour Hanane Lyoubi, clerc rédacteur, 32 ans, cette baisse de l’activité lui fait perdre environ 200 euros par mois. Avec son mari au chômage et son enfant, ils ont quitté la location qu’ils avaient pour aller vivre chez leurs parents en attendant la fin de la construction de leur future maison. Pour faire face aux échéances de leur prêt, Hanane a aussi réduit à trois jours par semaine au lieu de cinq le contrat qui la lie à la crèche de ses enfants. Elle est impatiente de voir l’activité redémarrer mais pour autant, « Il aurait été inconcevable de voir notre collègue partir » ajoute-t-elle. Elodie Géraud, clerc formaliste, 24 ans, affiche une même solidarité. « Je préfère qu’on se sacrifie, plutôt que de la voir partir » fait-elle. Pour Elodie, cette année, 200 € en moins par mois, ça signifie : pas de vacances.

Pour diminuer encore l’impact financier sur les salariés, François Cheyla et Jean Meyjonade, ont signé une convention avec l’Etat et l’Unédic qui versera une indemnité complémentaire aux salariées en chômage partiel portant l’heure chômée à 7,71 €. En contrepartie, les deux notaires s’engagent à ne pas licencier avant juin 2010. « Hélas, regrette Lise Verdier, peu de notaires ont ce souci de limiter les effets de la crise sur leurs salariés. Le Conseil supérieur du Notariat (CSN) a refusé de signer un accord de branche qui permettrait à leurs salariés d’avoir accès à des indemnités supérieures en cas de chômage partiel ». Idem dans le domaine de la formation. La CFDT a obtenu une allocation de 10 € par heure de formation de l’Opca PL (organisme collecteur des fonds de formation) pour tout salarié qui se formerait plutôt que d’être en chômage partiel. Fin juillet, le CSN semblait encore bouder la proposition.

En attendant, Laurence Allibert, Béatrice Gane, Isabelle Da Mota et Laure Gravelle de l’étude notariale de Larche se serrent la ceinture mais « au moins, on est toutes à la même enseigne », constatent-elles.

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