"Les dirigeants des Etats n’ont pas su dépasser leurs intérêts nationaux"


Marcel Grignard, secrétaire général adjoint, revient sur le sommet de Copenhague qui s'est achevé sur un texte sans mesures contraignantes.

Quel jugement portes-tu sur le sommet de Copenhague qui vient de s’achever ?

C’est un échec et une déception pour les nombreux citoyens et militants associatifs ou syndicaux engagés depuis des années en faveur d’une nouvelle régulation mondiale pour réduire les changements climatiques. En effet, le sommet de Copenhague révèle que les dirigeants des Etats n’ont pas su dépasser leurs intérêts nationaux pour poser des jalons pour l’avenir de la planète.
Quelles sont les conséquences de cet échec ?

La conséquence immédiate est que les principales puissances du monde vont continuer à gérer leurs économies et leurs industries sans se soucier de l’augmentation des inégalités au niveau mondial et sans agir réellement pour limiter les dérèglements climatiques.

Dans ce contexte, il faut que l’Europe maintienne son objectif de règles communes contraignantes sur le plan environnemental. L’instauration d’une organisation européenne de l’environnement doit être mise en œuvre rapidement par l’Union européenne. Mais, plus que jamais, la relation de l’UE avec le reste du monde est posée, notamment au plan économique, si l’on ne veut pas que la lutte contre les dérèglements climatiques se traduise dans les faits par une délocalisation d’emplois vers des pays aux règles environnementales moins contraignantes.

Comment la CFDT va-t-elle continuer à se mobiliser sur le sujet ?

Les objectifs que porte la CFDT, avec le syndicalisme européen et mondial, pour lutter contre les dérèglements climatiques visent à la mise en œuvre de "transitions justes". C’est à dire, d’une part, aider le plus efficacement possible les pays les moins développés, qui risquent de payer le plus lourd tribut aux dérèglements climatiques, par des soutiens financiers et des transferts de technologie. Et d’autre part, anticiper les mutations professionnelles dans les pays développés pour maintenir le niveau d’emploi.

Pour y parvenir, la CFDT continuera son travail avec les ONG environnementales pour sensibiliser les citoyens à l’urgence des mesures à prendre afin que les prochains rendez-vous (Bonn et Mexico en 2010) permettent de dépasser les limites du texte de Copenhague.

L’ampleur de la tâche qui nous attend démontre une fois de plus la nécessité de consolider l’Europe économique et sociale, seule capable de peser au niveau mondial en faveur de la lutte contre les dérèglements climatiques.

Propos recueillis par Nicolas Ballot


© CFDT (mis en ligne le 19 décembre 2009)

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