Quelques mesures positives dans la réforme du lycée


La réforme du lycée, présentée au Conseil supérieur de l’éducation jeudi 10 décembre, reste trop timide, mais comporte toutefois quelques mesures positives.

Toucher à l’architecture du lycée général en France est une mission particulièrement périlleuse pour un ministre. Le sujet est extrêmement sensible et peut à tout moment soulever une vive opposition de la part des enseignants comme des élèves ou de leurs parents. Beaucoup s’y sont cassé les dents, le dernier étant Xavier Darcos. Pour éviter de connaître le même sort, Luc Chatel a manifestement choisi de présenter une réforme a minima qui s’inspire du rapport de Richard Descoings, rendu public en juin dernier. “Il n’y a pas aujourd’hui dans la société française un consensus social sur le sujet”, expliquait alors le directeur de Sciences-Po pour expliquer la timidité de ses recommandations.

Une réforme trop partielle

Sans bouleverser le système actuel, les mesures proposées devraient toutefois permettre de l’améliorer. “Cette réforme n’est pas la nôtre, mais elle comporte quelques mesures positives, bien que trop partielles, résume Thierry Cadart, secrétaire général du Sgen-CFDT. Nous estimons qu’il s’agit d’un premier pas qui pourrait faire évoluer le lycée dans le bon sens.” La fédération soutient notamment la généralisation de l’accompagnement personnalisé à toutes les classes, la mise en place d’un tutorat pour tous les élèves (une revendication portée et obtenue par le Sgen), le renforcement des missions du conseil pédagogique et la plus grande autonomie accordée aux établissements pour qu’ils puissent répondre aux mieux à la diversité des publics accueillis. Le Sgen – qui défendait la mise en place d’une filière unique au lycée (avec un système d’option à la carte) pour éviter la suprématie de la voie scientifique – reste plus sceptique quant à la pertinence du cycle terminal tel qu’il est proposé. “Le système des filières persiste et je ne pense pas que cette réforme parvienne à le rééquilibrer”, déplore Thierry Cadart, qui juge par ailleurs parfaitement contradictoire l’esprit de cette réforme avec le projet désastreux de recrutement et de formation des maîtres que le ministre souhaite imposer (lire ci-dessous).

Formation des maîtres: aucune avancée

Si la réforme du lycée présentée par Luc Chatel est globalement appréciée, ce n’est pas le cas du projet gouvernemental sur le recrutement et la formation des enseignants. Très remontés, le Sgen-CFDT (enseignement public) et la Fep-CFDT (enseignement privé) multiplient les actions pour faire évoluer l’architecture de cette réforme qui conduirait à “envoyer dans des classes des débutants très peu ou pas préparés aux réalités du métier”. À l’appel des organisations syndicales, des manifestations étaient organisées partout en France le 15 décembre dernier et d’autres actions sont à prévoir en début d’année prochaine.

Enseigner est un métier qui s’apprend”, rappellent les deux fédérations CFDT, qui s’insurgent contre la vision exclusivement disciplinaire portée par cette réforme. En faisant passer la formation des enseignants de 4 à 5 ans après le bac, le gouvernement avait pourtant l’occasion de mettre en place une véritable formation professionnelle pour les futurs enseignants. Il n’en est rien. La réforme accentue au contraire le côté disciplinaire en plaçant le concours de recrutement en cours de dernière année et avec des concours centrés sur les disciplines. Non seulement les étudiants ne seront pas incités durant leur formation universitaire à faire des stages dans les établissements scolaires, mais ils ne seront plus réellement accompagnés lors de leur entrée dans le métier.

© CFDT (mis en ligne le 23 décembre 2009)

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